Vous voulez un conseil? Quand vous marchez au bord d'un toit, surtout ne regardez pas en bas. Ce n'est pas vraiment à cause du vertige, non! Vous y auriez pensé de vous même, je le sais bien.

C'est à cause de la distance. Du recul, si vous préférez.

Vous ne comprenez pas?

Approchez, je vais vous expliquer..

Ok. On y est. Imaginez, vous êtes donc sur ce toit, vous avancez tranquillement. Les raisons qui vous ont menées là, on n'en parle pas... Comme si plus personne n'avait le droit de se promener sur un toit, de nos jours! Vous faites ce que vous voulez! Je ne suis pas là pour vous dire ce qui est bien ou moins bien, ce que vous êtes censés faire ou non! Ne confondons pas tout hein! Moi je vous donne juste ce conseil-là. De l'expérience vécue, comme on dit. Si vous marchez sur un toit, un jour, pour des raisons qui vous appartiennent, ne regardez pas en bas. Pas tant à cause du vertige que de la distance. C'est tout.

Ok, je vois à votre regard hagard que vous ne me comprenez toujours pas. Sur votre toit, vous serez LOIN de ce qui vous préoccupe, vous voyez? Physiquement loin, déjà. Un toit. c'est haut. Non, non ne revenez pas à cette histoire de vertige, vous faites fausse route, croyez-moi! Donc votre toit est haut. Et loin. Et vos préoccupations aussi.

Vous marchez donc tranquillement sur votre toit, loin de vos préoccupations et vous faites de votre progression longue, votre credo. Avancer pour ne pas tomber. Un pas devant l'autre, tranquillement. Votre souffle est lent, coupé peut-être. Votre pouls bat vite, trop vite, contre vos tempes. Vous êtes entre deux mondes, entre ciel et terre, entre peur et sérénité, entre vos rêves et vos préoccupations... Qu'allez-vous faire? Vous laissez aspirer par le vide et vous retrouvez projeté et écrasé par ces dernières, six mètres au-dessous de vous? Ou monter dans les airs, aspiré par vos rêves et ambitions?

Vous comprenez mieux? Vertige contre apesanteur, oui si vous tenez vraiment à ces termes...

Vous savez, je ne suis pas là pour ergoter, faites ce que vous voulez... Mais la prochaine fois que vous vous trouverez là-haut, bloqué, paralysé par vos peursrestées en-bas et incapable de lever les yeux vers le ciel, rappelez vous de cela. Et cette fois, ne m'appelez pas.